15 mai 2008
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Jeudi soir, Coralie et Alain viennent me soutenir une dernière fois. Ils ont acheté la moitié de la ville qu'ils expédient par bateau vers la Suisse (la mer Suisse, c'est bien connu...). Alain, masseur-rebouteux-thérapeute, me fait un massage du canal Carpien extraordinaire. La circulation revient peu a peu dans mes doigts qui perdent sensibilité et force après des heures passées accrochée au guidon. Nous ne sommes plus que six cyclo-touristes à l'auberge qui regorge de français. Il est temps que je retrouve la route...
Vendredi, je décide de prendre un bus pour Chuxiong afin de raccourcir le trajet sur la nationale que je ne sens pas trop. J'aimerais tant couper par les petites routes, avoir tout le temps devant moi, et surtout pas ces calculs de jours à faire... Mes sacs sont prêts, Multi également qui trépigne d'impatience de reprendre la route... Mais je me lève avec une boule au creux du ventre et n'arriverai pas à partir. J'ai regardé et lu des informations sur internet jusqu'à 3h du matin, j'ai la tête pleine de ces images du tremblement de terre qui chaque jour se révèle plus dévastateur et ce matin mon voyage me parait bien inutile. De l'autre côté des montagnes, c'est la désolation et les larmes. C'est facile de zapper et passer à autre chose, pourtant ce matin je n'y arrive pas. Trop de questions sans réponses. Je voudrais juste que mon cerveau s'arrête 2mn et me laisse respirer. Pour cela je reprends la rédaction de ces lignes et relis Lin Yutang.
Le départ d'Andrea et de Marcel pour le Laos
Vendredi, je décide de prendre un bus pour Chuxiong afin de raccourcir le trajet sur la nationale que je ne sens pas trop. J'aimerais tant couper par les petites routes, avoir tout le temps devant moi, et surtout pas ces calculs de jours à faire... Mes sacs sont prêts, Multi également qui trépigne d'impatience de reprendre la route... Mais je me lève avec une boule au creux du ventre et n'arriverai pas à partir. J'ai regardé et lu des informations sur internet jusqu'à 3h du matin, j'ai la tête pleine de ces images du tremblement de terre qui chaque jour se révèle plus dévastateur et ce matin mon voyage me parait bien inutile. De l'autre côté des montagnes, c'est la désolation et les larmes. C'est facile de zapper et passer à autre chose, pourtant ce matin je n'y arrive pas. Trop de questions sans réponses. Je voudrais juste que mon cerveau s'arrête 2mn et me laisse respirer. Pour cela je reprends la rédaction de ces lignes et relis Lin Yutang.
"C'est là, semble-t-il la seule façon d'observer la Chine ou tout autre nation étrangère; il faut s'inspirer, non des conceptions exotiques, mais de celles de l'humanité en général, pénétrer l'originalité superficielle des coutumes, et rechercher la civilité réelle; il convient de voir plus loin que l'aspect inaccoutumé des costumes féminins, de découvrir la vraie femme, et le sentiment maternel, d'observer la méchanceté des garçons, et les rêves habituels des filles. Cette méchanceté, ces rêves, ces éclats de rire des enfants, et leurs battements de pieds, les pleurs des femmes, les peines des hommes, sont partout les mêmes; c'est par eux seulement que nous pouvons comprendre un peuple. La seule différence réside dans la forme des coutumes sociales. Voilà quelle est la base équitable de tout examen critique d'une nation étrangère." La Chine et les chinois, Lin Yutang.