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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 09:24
Huhehote - Zhuo Zi Xian. 102,6 km.

Aidée de Zhan Xiao Yu, j'ai pu mettre la main sur les cartes tant convoitées de la Mongolie Intérieure, du Hebei et surtout un atlas détaillé de la municipalité de Pékin et ses différents districts. Seul souci, mon itinéraire tirant sur le nord et l'est de Pékin, je n'ai pas prévu la carte correspondante en français ! Logiquement, j'aurai dû arriver sur Pékin par l'ouest mais après l'étude des routes et des lieux, je préfère virer par le nord et l'est, ce qui rallonge la route, mais me laisse la chance de retarder la cohue des camions et surtout d'aller randonner sur la Grande Muraille, entre Jinshanling et Simatai, tronçons plus authentiques et bien moins fréquentés que Badaling, rénové, à l'ouest.

Aucun chinois ne parviendra à trouver Simatai malgré ma flopée de cartes (en fait les chinois ne comprennent rien aux cartes, ça je l'ai bien enregistré !) et c'est finalement avec Caroline l'allemande qui parle mandarin, que nous arriverons à localiser le dit lieu par déduction.

Derrière cette barrière de montagnes désertiques, la steppe mongole s'étend à perte de vue

Ma route est donc plus ou moins tracée, avec quelques villes notées en piyin, quand je quitte Huhehote samedi matin par un ciel bleu sans un nuage et une température estivale. Je dois avancer de 100 kilomètres chaque jour pendant une semaine au moins. Mais mes cartes ne sont pas topographiques, loin s'en faut ! Je découvre kilomètre après kilomètre le paysage et le relief. La Mongolie Intérieure, Nèi Měnggŭ, couvre un immense territoire qui s'étire sur plus de 2150 kilomètres du désert de Gobi, à l'ouest, au fleuve Argun, le long de la frontière russe, au nord-est. Je vais parcourir en fait une infime partie de ces espaces infinis du pays du Grand ciel et sans doute pas les plus inoubliables. Partie vers 11h30, j'alterne entre plat et faux plat, courtes montées au milieu de moutons et bergers, petits villages de briques rouge-clair, steppe et colline pelées. Je croise sept cyclistes chinois de Baotou qui se rendent à Pékin, avec pour tout bagage, leur vélo, leur t-shirt JO et une banane contenant papiers et argent... Sept jours de routes sans se changer, mmmmh !

Cyclistes chinois partis de Baotou pour Pékin

Peu après, Multi, sensible à mes éternuements sans fin depuis le début de la matinée, se met en grève, le cœur malade. Le dérailleur avant fait défaut, petit et grand plateau hors service, sans explication. Sans explication car j'ai donné Multi à réviser à Chengdu et depuis il est passé de son wagon de train particulier à un gardiennage sévère de l'hôtel pendant 5 jours. Je tente quelques réglages mais rien n 'y fait, c'est comme si tout avait été déréglé... Je passe donc le reste de la journée et les premières côtes qui s'annoncent à passer mes vitesses à la main ! Par-dessus cela, j'ai un mal de chien aux quadriceps, de là, au genou droit. Deux boules se forment de chaque côté de mes muscles. J'ai un muscle qui pousse, c'est sûr ! Me dis-je en dédramatisant.

Un orage brutal me surprend, dégoulinante d'une pluie tiède, je me réfugie dans une maison à l'abandon

Vers 17h, un orage carabiné me surprend par sa violence. Les éclairs zèbrent le ciel qui me tombe bientôt sur la tête. La route est criblée de grêle et le vent se joint à la partie «éléments déchaînés». Après m'être réfugiée une heure dans une maison au toit croulant avec des paysans mongoles, j'arrive à la nuit tombante à Zhou Zi Xian et avise le premier resto pour remplir mon ventre qui crie famine depuis ce matin. Les propriétaires charmants me font une plâtrée de nouilles sautées pour 4 personnes, mais je suis à peine rassasiée !

Après un bain de pied, la femme et la fille me conduisent à une djaodaillesouo locale, que tiennent des gens très sympathiques. Je marche avec difficulté avec mes boules de muscles qui font rire les 10 personnes attroupées à mon arrivée. En me couchant, je me résous à prendre un anti-inflammatoire. Problème : je ne trouve pas l'étiquette correspondante sur les médicaments de ma trousse de secours et j'opte, pas très sûre de moi, pour le seul qui n'a pas de descriptif. Bonne pioche, je m'endors en moins d'une seconde.

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